Jeûne et alimentation cétogÚne

Il faut que je vous parle de jeĂ»ne. Parce que lorsqu’on s’intĂ©resse Ă  l’alimentation cĂ©togĂšne, et donc aux mĂ©caniques nutritionnelles qui permettent d’optimiser sa cĂ©tose nutritionnelle, on s’intĂ©resse forcĂ©ment trĂšs vite au jeĂ»ne.

Pour rappel, le principe de l’alimentation cĂ©togĂšne est de switcher de carburant en supprimant les glucides pour que le corps se mette Ă  utiliser le gras.

La sĂ©crĂ©tion d’insuline, hormone du stockage, s’en retrouve donc diminuĂ©e, les pics glycĂ©miques et insuliniques lissĂ©s, le mĂ©tabolisme se met Ă  consommer son propre gras stockĂ© lorsqu’il a besoin d’Ă©nergie, on mincit (ou pas, si on apporte assez / trop de gras exogĂšne Ă  son mĂ©tabolisme) et on fait du bien Ă  son corps (mais je vais pas vous lister ici tous les bienfaits de l’alimentation cĂ©togĂšne, hein).

Bref, au delĂ  de l’Ă©tat de cĂ©tose, qui est un symptĂŽme que le corps a bien changĂ© de carburant, c’est la partie rĂ©duction de la sĂ©crĂ©tion d’insuline qui m’intĂ©resse, pour essayer de rĂ©duire mon insulinorĂ©sistance.

Or, mĂȘme en cĂ©togĂšne, le mĂ©tabolisme connaĂźt une augmentation du niveau d’insuline aprĂšs un repas (mĂȘme un encas) et il faut plusieurs heures pour qu’il redescende Ă  son taux basal.

Plus on mange souvent, plus on remonte le taux d’insuline qui met encore plus de temps Ă  redescendre (d’oĂč l’hĂ©rĂ©sie des rĂ©gimes qui incitent Ă  faire 4-5 petits repas par jour).

En alimentation cĂ©togĂšne, il n’est donc pas rare de pratiquer le « jeĂ»ne intermittent 16/8 ». Globalement on saute le petit dĂ©jeuner pour avoir une fenĂȘtre de jeĂ»ne de 16h entre le dĂźner et le repas suivant, le dĂ©jeuner, histoire de permettre au mĂ©tabolisme de faire descendre le taux d’insuline.

Et franchement, c’est facile : quand on mange suffisamment gras au dĂźner et qu’on a supprimĂ© tous les glucides, pas de pics et de chutes de la glycĂ©mie, pas de coup de pompe et surtout dans mon cas, plus faim au rĂ©veil.

Sauf que forcĂ©ment pour moi et mon mĂ©tabolisme particulier, ça ne pouvait pas suffire. Je me suis donc intĂ©ressĂ©e de prĂšs au jeĂ»ne, aprĂšs la lecture du trĂšs bon livre de Jason Fung, « Les Lois de l’ObĂ©sité ».

J’ai creusĂ© un peu plus et lu ensuite « Le Guide Complet du JeĂ»ne » du mĂȘme auteur.

J’ai decouvert les mĂ©caniques fines du jeĂ»ne, les diffĂ©rentes modalitĂ©s, les effets Ă  attendre, les erreurs Ă  ne pas faire, et j’ai commencĂ© Ă  pratiquer des jeĂ»nes de 24h, 3 jours par semaine. Je mangeais 2 repas par jour le week-end puis uniquement le dĂźner le lundi, 2 repas le mardi, uniquement le dĂźner le mercredi, etc…

Entendons-nous bien, il ne s’agit pas de sauter un repas et de s’affamer : il faut prĂȘter une attention toute particuliĂšre Ă  ses apports, s’assurer de consommer suffisamment de calories pour ne pas mettre son corps en « famine », ĂȘtre attentif Ă  la qualitĂ© de ce qu’on mange, et bien entendu, manger bien gras 🙂

AprĂšs cette expĂ©rimentation et les Ă©cueils que j’ai rencontrĂ©s (prise de poids les week-end et grosses fringales les jours de jeĂ»ne, globalement), j’ai commencĂ© Ă  m’intĂ©resser Ă  l’OMAD, le One Meal A Day, qui consiste Ă  ne manger qu’une fois par jour, et d’avoir donc des fenĂȘtres de jeĂ»ne de 23 heures.

Pour aller plus loin, j’ai rĂ©digĂ© un Guide Pratique du JeĂ»ne, que je t’invite vivement Ă  consulter !

Je me suis mise Ă  l’OMAD depuis 10 jours et j’aime ça !!!

D’abord parce que c’est facile : on ne mange pas. Point.

Pas besoin de rĂ©flĂ©chir Ă  l’organisation de ses repas, pas de tentation entre 2 repas (façon « c’est bon, j’ai jeĂ»nĂ© 16h, je peux bien me permettre une poignĂ©e d’amandes au goĂ»ter »), pas de calculs des calories : on mange tout en une fois (ou du moins en une heure) en respectant BIEN ENTENDU les ratios cĂ©togĂšnes !

Et je peux vous assurer qu’il faut un sacrĂ© gueuleton pour arriver Ă  manger 1500 calories en un repas quand on pratique le cĂ©togĂšne (ou alors faut vraiment tomber Ă  bras raccourcis sur le plateau de fromage ;)).

Niveau organisation, j’ai choisi de manger au dĂźner. Pour ĂȘtre en famille, parce que c’est Ă©galement pour des dĂźners qu’on est invitĂ©s mais aussi parce que de cette maniĂšre mon corps est en mode digestion quand je dors. Il travaille dans mon sommeil et je ne subis pas l’effet coup de barre en fin de matinĂ©e ou en milieu d’aprĂšs-midi.

Du coup, comment ça se passe ?

J’ai la chance de travailler chez moi, et j’aime bien commencer mes journĂ©es tĂŽt pour les finir tĂŽt.

Je bois du cafĂ© dĂšs le rĂ©veil, et j’agrĂ©mente parfois le premier d’un peu de beurre et/ou d’huile de coco. J’en bois plusieurs autres dans la matinĂ©e, voire aprĂšs le dĂ©jeuner, puis je passe au thĂ©, auquel j’ajoute parfois un peu de stevia ou d’erythritol, qui sont les seuls Ă©dulcorants que je m’autorise parce qu’ils n’entraĂźnent pas de rĂ©ponse insulinique.

À partir de 18h, je commence Ă  rĂ©flĂ©chir au dĂźner, qui sera cĂ©togĂšne forcĂ©ment. Dans les 30 minutes qui suivent, je mange un encas, ou du moins je commence Ă  grignoter un encas, qui dure jusqu’au moment oĂč le dĂźner est prĂȘt, autour de 19h-19h30. Un morceau de fromage, quelques tomates cerise, une poignĂ©e de cacahuĂštes, une ou deux fatbombs si j’en ai sous la main, un petit bout de quiche ou un Ɠuf dur. Il ne s’agit pas de se goinfrer mais de faire patienter son estomac en grignotant de petites quantitĂ©s d’aliments qui vont complĂ©ter la ration du dĂźner.

Je passe ensuite Ă  table et mange un dĂźner cĂ©togĂšne classique : une seule assiette (Ă  dessert) d’un plat qui contient une ration modeste de protĂ©ines, plein de lĂ©gumes les plus verts possibles, cuisinĂ©s Ă  la crĂšme ou plein d’huile d’olive, et selon les jours une moitiĂ© d’avocat et/ou un bout de fromage. Si j’ai prĂ©parĂ© un dessert cĂ©togĂšne pour la semaine, j’agrĂ©mente mon dĂźner d’un petit bout de brownie, ou d’un pudding chia au lait de coco.

En ce moment, je termine souvent le repas avec quelques noix entiÚres, achetées en passant à proximité de Lyon, que je casse devant la télé, et un carré de chocolat.

J’essaie de faire en sorte de manger mon dernier aliment dans une fenĂȘtre d’une heure – une heure et demie max – aprĂšs le dĂ©but de mon « apĂ©ro-encas-snack ».

J’offre donc Ă  mon mĂ©tabolisme une fenĂȘtre de 22h30 voire 23h de jeĂ»ne, en espĂ©rant que mon insuline comprenne le deal 🙂

En 10 jours, j’ai reperdu deux kilos, mais j’ai surtout une courbe de poids lissĂ©e et sans pics comme c’est mon habitude, Ă  l’exception du soir oĂč, invitĂ©e Ă  dĂźner, j’ai mangĂ© plus que d’habitude et surtout sur une fenĂȘtre qui s’est Ă©talĂ©e de 18h Ă  22h.

Je ne sais pas si je tiendrai « à long terme » mais pour l’instant j’ai l’impression d’ĂȘtre plus Ă  l’aise avec cette façon de manger, qui me permet de profiter de mon dĂźner sans calculer si je ne suis pas en train de dĂ©passer ce que je devrais manger parce que mon dĂ©jeuner Ă©tait un peu ceci ou trop cela.

J’ai arrĂȘtĂ© de penser Ă  la composition de mes repas de la journĂ©e dĂšs mon rĂ©veil, je sais que j’aurai tout le temps de prĂ©voir mon dĂźner dans la journĂ©e, et sans jouer Ă  Tetris avec mes macros pour faire rentrer tous les nutriments nĂ©cessaires sans dĂ©passer mes seuils.

Beaucoup moins d’organisation donc (Ă  condition d’avoir bien entendu rempli son frigo correctement de bons aliments bien gras et bien cĂ©to ;)), plus de flexibilitĂ© sur la composition (toujours plus facile de devoir ajouter un bout de beurre Ă  un repas dĂ©jĂ  copieux que de faire des calculs d’apothicaire) et une discipline plus facile (tu manges pas, rien, nada, niet, ça a le mĂ©rite d’ĂȘtre clair).

Jusqu’ici, tout va bien donc et je ne me mets pas la pression… c’est tout l’avantage du jeĂ»ne, si on craque ou on n’a pas la possibilitĂ© de jeĂ»ner, on reprend tranquillement le lendemain ou le surlendemain.

J’utilise d’ailleurs une application pour mesurer mes progrĂšs et ma constance : LIFE Fasting Tracker. Elle permet d’enregistrer ses fenĂȘtres de jeĂ»ne, de visualiser le temps thĂ©orique qu’on a passĂ© en cĂ©tose et surtout d’intĂ©grer des groupes pour partager ses jeĂ»nes, visualiser ceux des autres… J’ai mĂȘme créé un groupe « Les Assiettes de Sophie » auquel tu peux t’inscrire pour rejoindre notre communautĂ© de « jeĂ»neurs ».

C’est une excellente source de motivation les jours oĂč c’est moins facile đŸ’ȘđŸ»

Tu peux perdre du poids durablement đŸ’Ș